Le Groupe SCET, filiale à 100% de la Caisse des Dépôts – directement rattaché à la Banque des Territoires – accompagne les initiatives locales publiques et privées sur les nouveaux enjeux des territoires et des équipements et leurs transitions. À travers ses quatre entités, la SCET (conseil aux collectivités et appui à l’économie mixte à travers son, Réseau de 350 EPL), CITADIA (conseil en urbanisme et aménagement), Ville en Œuvre (conseil & ingénierie de projets), Aatiko Conseils (conseil aux bailleurs sociaux), le groupe SCET constitue le seul acteur intégré de conseil et d’appui au développement des territoires. De l’idée neuve à l’action, s’engager ensemble pour ceux qui transforment les territoires !
« Considérant que c’est un bien commun, les collectivités doivent reprendre en main une partie du foncier de leurs territoires »
Romain Lucazeau, directeur général du Groupe SCET, nous livre sa vision de l’avenir des politiques foncières et de l’aménagement des territoires. Engagé au cœur des enjeux de développement durable, le Groupe SCET joue un rôle crucial en conseillant les collectivités sur des stratégies foncières innovantes et en intégrant pleinement la préservation de la biodiversité et l’adaptation au changement climatique dans leurs missions. Romain Lucazeau appelle à une transformation culturelle dans la gestion du foncier, perçu désormais comme un écosystème vivant et un bien commun. À l’approche des Assises nationales du foncier et des territoires, il exhorte tous les acteurs à collaborer pour créer des solutions sur mesure et durables.
Quelle place a le foncier dans vos activités ?
Le foncier est un support quotidien dans nos activités. Nous faisons du conseil aux territoires et à leurs acteurs et nous nous engageons quotidiennement pour garantir à ces territoires de rester vivable et vivant et, pour se faire, à opérationnaliser leurs projets. Le foncier est de fait un support indispensable pour adapter les territoires au dérèglement climatique, pour continuer à produire de l’habitat ou pour accueillir du développement économique et des équipements. Il est de nouveau au centre du jeu depuis la loi Climat et Résilience car ce qui est rare est précieux et nécessite donc que les territoires y portent un regard attentif et stratégique.
Comment votre organisation s’engage-t-elle pour intégrer les enjeux de développement durable dans la gestion foncière ?
Nous nous engageons sur l’ensemble de nos missions. Notre rôle de conseil dans l’élaboration ou la révision des documents d’urbanisme (SCoT/PLUi) se fait au travers du prisme d’un développement du territoire au moindre impact environnemental. Nos équipes pluridisciplinaires regroupant des géographes, urbanistes, environnementalistes, paysagistes, consultants… nous permettent d’intégrer pleinement les enjeux de préservation de la biodiversité et de l’adaptation au coeur de notre conseil. Par ailleurs nous portons des stratégies foncières pour la préservation de la ressource en eaux pour un syndicat ou encore pour promouvoir sur un territoire une agriculture plus durable. Nous sommes donc pleinement engagés dans l’ensemble de nos missions sur ces questions.
Le public des assises est très hétéroclite (politiques, acteurs institutionnels, grands propriétaires, aménageurs, acteurs de la promotion et la construction, bailleurs sociaux, acheteurs et investisseurs, associations, chercheurs et universitaires…). Quel message souhaitez-vous faire passer aux participants ?
Chacun a une carte à jouer dans la nouvelle manière de faire la ville et les territoires durables, Il faut reconstruire de nouveaux modèles d’aménagement, innover sur les solutions d’intensification de la ville, arrêter de faire du standard et construire des solutions sur mesure. C’est une responsabilité collective.
Comment voyez-vous l’évolution des politiques foncières dans les 10 prochaines années ?
La première évolution nécessaire et de faire évoluer notre regard sur le sujet. Le foncier n’est pas un support en 2D mais un écosystème vivant si nous le regardons en 3D. Cet écosystème est donc un bien commun et non plus seulement le support d’une activité (qu’elle soit agricole ou urbaine). Considérant que c’est un bien commun, les collectivités doivent reprendre en main une partie du foncier de leurs territoires pour jouer le rôle d’investisseur stratégique et pour se faire, renforcer leur maîtrise foncière et donc anticiper à travers de véritables stratégies foncières globales leurs projets à venir. Cette évolution culturelle doit également requestionner la gouvernance des projets au sein des collectivité. Cette évolution fondamentale me semble indispensable.
Parmi les onze thématiques des Parcours des assises, laquelle vous semble la plus urgente à traiter ?
« Adapter nos territoires urbains au changement climatique : l’enjeu du ZAN ». C’est la plus urgente car nous sommes très en retard. Si nous voulons que les territoires restent assurables et donc vivable, il faut prendre à bras le corps ce sujet.
Laquelle résonne le plus avec les défis que votre organisation rencontre actuellement ?
« Mettre en place les temporalités d’une stratégie foncière territoriale renouvelée », car c’est un nouveau paradigme pour les collectivités et un changement de culture nécessaire mais également Pas de stratégie foncière territoriale sans prise en compte de l’eau car bon nombre de territoires ne pourront plus se développer non pas à cause du ZAN mais à cause de l’accès à la ressource en eau.
Laquelle représente l’opportunité la plus prometteuse pour innover ?
« Peut-on se passer de produire plus de mètres carrés sur nos fonciers ? » car il y a tant de nouvelles formes urbaines à penser.
Laquelle voyez-vous comme la plus complexe à résoudre et pourquoi ?
« Le foncier à travers les différents temps de la compensation » car la compensation va coûter très chère. Je pense d’ailleurs qu’il faudra tout faire pour l’éviter.
Laquelle, bien que peut-être éloignée de vos préoccupations quotidiennes, vous rend le plus curieux ?
« Revisiter la rente foncière et la propriété », car il y a tout à reconstruire !