Mieux appréhender les friches

Qu’il s’agisse de délaissés, de dents creuses ou d’espaces désormais obsolètes, la friche est une étape désormais incontournable mais parfois mal appréhendée du processus de renouvellement urbain. La reconversion des friches est un processus complexe, en lien avec la polysémie de cet objet, des situations, projets, acteurs.

Aux friches industrielles, sont venues s’ajouter les friches militaires, ferroviaires, hospitalières, et de façon plus générale les sites de services publics déclassés. Les mutations rapides de la distribution, de la logistique et du commerce y ajoutent leurs lots de nouvelles friches commerciales, sans oublier les mécanismes d’obsolescence de l’habitat qui touchent des quartiers entiers d’agglomérations et de villes en perte d’attraction, et même parfois des métropoles attractives. Une conséquence importante de cette évolution est l’élargissement des territoires concernés par les friches, bien au-delà des seules régions industrielles historiques : le sujet concerne maintenant l’ensemble du territoire national et révèle une diversité des natures de friches qui en fait, en quelque sorte, un nouvel objet !

Nouveaux enjeux, nouvelles complexités. La prise en charge des défis de la transition écologique sur nos pratiques sociales et nos activités, ainsi que sur l’organisation de nos territoires de vie, conduit à promouvoir et légiférer pour une approche économe dans la gestion du foncier. Ceci place toute friche, dans tout type de territoire, au centre d’une problématique d’aménagement, qu’elle soit immobilière ou environnementale.

Dans ce contexte, un premier enjeu qui perdure est celui de la connaissance ; l’identification des friches, selon quelles données et méthodes, quelles caractérisations ? Selon quelles méthodologies locales et avec quel référentiel homogène et diffusable à l’échelle nationale ? La constitution d’un réseau d’inventaires territoriaux de friches vient combler ce manque et ainsi partager les actions, les bonnes pratiques, les difficultés ou les freins à la mise en place d’un inventaire ou d’observatoires.

Par ailleurs, les usages environnementaux des friches sont souvent peu pris en compte dans les projets de requalification des friches probablement en raison du modèle économique actuel alors qu’elles peuvent contribuer à l’adaptation et la résilience des territoires aux différents enjeux climatiques et environnementaux auxquels ils doivent faire face.

Enfin, la reconversion des friches était déjà un processus complexe. Combien de porteurs de projets se sont-ils trouvés confrontés à un véritable parcours du combattant avant de voir se concrétiser leurs opérations ? Quand ils ne les ont pas abandonnées entre temps. Comment mieux appréhender la démarche itérative entre le volet stratégique et le passage à l’opérationnel ?

 Retrouvez notre Guide sur la reconversion des friches : https://mailchi.mp/lifti/guidedesfriches

Retrouvez, dans le prolongement du Guide, le travail du GT usages environnementaux. Le document revient sur les bénéfices environnementaux des friches, trop longtemps mis de côté et propose 7 retours d’expériences inspirants.

Le Réseau des Inventaires Territoriaux des Friches (RITF) porté par le Lifti vise à rassembler les acteurs des territoires qui ont mis en place, ou souhaitent mettre en place un inventaire des friches. N’hésitez pas à nous en dire plus via ce court formulaire !