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EODD

Créé dès 1991, cumulant 33 ans d’expérience, EODD ingénieurs conseils apporte une vision transversale et des expertises pointues à toutes les organisations, publiques et privées, soucieuses de développer des projets et des activités à faible empreinte environnementale. Villes et territoires durables, transition énergétique et bas carbone, nature en ville, reconversion des friches, renaturation, développement industriel, EODD intervient dans tous les territoires et tous les projets, en tant que bureau d’études, conseil expert, assistance à maîtrise d’ouvrage, maitrise d’œuvre et ingénierie embarquée. Avec plus de 260 collaborateurs œuvrant au sein de 11 agences en France, EODD est une entreprise à mission dotée d’une raison d’être et d’agir, inclusive, résiliente et responsable au plan social, environnemental et sociétal. ECOVADIS les a évalué GOLD en 2023 et placé parmi les 1% des entreprises les mieux notées du secteur Architecture et ingénierie.

« La sobriété foncière est une démarche de base, même en reconversion : utilisons seulement la surface dont nous avons besoin. »

Laurent Galdemas, Président d’EODD et du SN2E, nous expose la nécessité d’une gestion éthique et responsable du foncier, dans un contexte où la rareté des sols impose une transformation profonde des pratiques. À travers ses réflexions et les actions concrètes de son entreprise, il prône une approche intégrée pour la reconversion des friches, la protection des écosystèmes, et la recherche de solutions durables, dans une dynamique globale alliant sobriété et régénération, au service des générations futures.

Quelle place a le foncier dans vos activités ?

Le foncier est une ressource finie fondamentale qui est au cœur de la très grande majorité de notre activité, mais chaque foncier est spécifique car son environnement est unique, dans les 3 dimensions, autour de lui en surface mais aussi en profondeur sous nos pieds. Les fonciers vastes présentent souvent une grande variété de qualités environnementales. La sobriété dans sa consommation est une démarche de base, même quand il est en reconversion, utilisons seulement la surface dont nous avons besoin.

 En tant que ressource naturelle non renouvelable à l’échelle de l’Homme, les sols qui constituent le support physique du foncier doivent être qualifiés pour pouvoir être protégés, valorisés, recyclés voire régénérés. Intervenir sur les fonciers dégradés est l’une de nos expertises historiques depuis 33 ans : recyclage des friches pour les restituer à l’aménagement mais également pour les désartificialiser en allant parfois jusqu’à la restauration écologique et la reconstruction de sols vivants.

EODD est également le référent de la démarche environnementale, avec une vision holistique intégrant toutes thématiques pour la recherche du meilleur compromis, dans les projets de requalification de friches, de zones d’activités ou d’aménagements devenus obsolètes. Nous contribuons ainsi à préserver voire régénérer les patrimoines naturels tout en limitant l’empreinte environnementale des projets qui consomment du foncier.

Comment votre organisation s’engage-t-elle pour intégrer les enjeux de développement durable dans la gestion foncière ?

C’est notre cœur de métier : nos clients font appel à nous pour intégrer de façon efficiente les enjeux de développement durable dans leurs projets ou leurs activités. Le foncier est souvent le premier objet d’étude et de réflexion. Concrètement, nous intervenons sur tout le processus de reconversion des fonciers : depuis la recherche de sites, l’acte de vente ou d’achat, études d’opportunités et de faisabilité, programmation et conception pour les porteurs de projets, maitrise d’œuvre et jusqu’au suivi post réception pour évaluer l’ensemble des performances environnementales ciblées.

Pour garantir la cohérence de la démarche globale de développement durable, nos clients nous demandent de mobiliser l’ensemble de nos expertises environnementales : désamiantage, dépollution des sols et des eaux souterraines, réhabilitation des décharges, dialogue avec les parties prenantes,  évaluations et dossiers réglementaires pour obtenir les autorisations, biodiversité et génie écologique, reconstruction de sols fertiles et vivants, restauration hydromorphologique des cours d’eau, réduction et valorisation des déchets, construction durable….les expertises sont très nombreuses mais mobilisées uniquement en cas de besoin.

Avez-vous une actualité à nous partager ?

Dans le contexte de la mise en application du ZAN, nous sommes fiers d’avoir mis au point et testé une méthodologie de scoring environnemental pour les fonciers, indispensable pour bâtir une stratégie d’aménagement et une stratégie foncière efficientes.

Quel est le projet récent dont vous êtes le plus fier et pourquoi ?

Nous travaillons pour l’aménageur d’AXIOPARC à Drusenheim (67) : il s’agit de la reconversion du site de l’ancienne raffinerie (250 ha) pour permettre le développement de nouvelles activités économiques répondant à la nécessité de transformation industrielle, avec une forte démarche environnementale qui s’inscrit dans des politiques de sobriété foncière sur le long terme.

La reconversion de cette ancienne friche intègre des opérations de dépollution, la mise en place d’un réseau de chaleur bas carbone (biomasse), une gestion intégrée des eaux pluviales et une politique écologique particulièrement ambitieuse qui maintient les continuités écologiques, conserve et restaure environ 3 hectares de pelouses sèches et qui créé 2 hectares de zones humides. Ce projet démontre la capacité de reconvertir les anciennes friches de l’industrie lourde tout en intégrant une démarche environnementale très ambitieuse qui préserve et permet le redéveloppement de la biodiversité.

Depuis 5 ans, EODD développe et améliore sans cesse une méthode pluridisciplinaire de qualification du potentiel de reconversion d’une friche (DiagFriches 360°). Pouvez-vous nous en dire plus sur l’intérêt de cette solution ?

Concernant les friches, étudier la faisabilité d’un projet de reconversion nécessite beaucoup de données techniques qui sont coûteuses à acquérir pour le porteur de projet. DiagFriches 360° permet d’envisager rapidement et à moindre frais s’il y a opportunité ou non d’étudier la faisabilité de sa reconversion. Obtenir en 8 semaines un avis d’expert forgé sur une vision globale est un aide à la décision précieuse pour les élus, les porteurs de projets ou les propriétaires de friches.

C’est d’autant plus utile que le marché du foncier est particulièrement tendu aujourd’hui, pour déceler les opportunités plus vite que les autres mais aussi éviter les arnaques de ceux qui veulent « surfer » sans se mouiller sur la vague des friches.

Comment voyez-vous l’évolution des politiques foncières dans les 10 prochaines années ? Y a t il une évolution que vous appelez de vos vœux ?

Le foncier étant rare, il nous semble indispensable de qualifier au plan environnemental tous les fonciers disponibles sur un territoire, avec un regard global qui traite de tous les sujets environnementaux. A l’image de l’adaptation au changement climatique, cela nécessite une vraie évolution culturelle des acteurs pour anticiper encore plus, intégrer plus de travail pluridisciplinaire, ce qui permettrait de collaborer de façon plus apaisée avec l’ensemble des parties prenantes. Les choix de politique d’aménagement (et de non aménagement…) conditionnent la stratégie foncière, qui doit s’appuyer sur ces résultats de qualification foncière, au risque par exemple d’artificialiser des sols très fertiles et riches de biodiversité, et de dépenser inutilement pour rendre fertiles des sols stériles. C’est la généralisation, sans doute à rendre obligatoire, du scoring environnemental des fonciers. L’effet d’une telle mesure serait énorme, tant au plan écologique qu’économique pour tous les porteurs de projets, mais également du temps gagné pour tous, et de nombreux conflits sociétaux évités…

EODD défend aussi d’idée qu’un foncier déjà artificialisé, et réservé à l’artificialisation dans les documents d’urbanisme comme les friches, doit pouvoir accueillir de la biodiversité mais de façon temporaire. Si le droit ne différencie pas la gestion de ces fonciers et qu’ils restent redevables des mêmes obligations qu’un foncier ENAF, les propriétaires continueront de faire en sorte que la biodiversité ne s’y développe pas pour éviter les contraintes écologiques futures lorsqu’ils auront besoin de leurs fonciers. Avec la biodiversité temporaire, on est d’accord sur l’usage final et on permet aux activités d’apporter leur contribution sur leurs réserves foncières. Tout le monde y gagne.

Le public des assises est très hétéroclite (politiques, acteurs institutionnels, grands propriétaires, aménageurs, acteurs de la promotion et la construction, bailleurs sociaux, acheteurs et investisseurs, associations, chercheurs et universitaires…). Quel message souhaitez-vous faire passer aux participants des Assises nationales du foncier ?

Le travail pluridisciplinaire pour anticiper de façon pertinente est indispensable, pour éviter toute rupture dans des processus qui nécessitent plusieurs années et qui est souvent fatale pour un projet. L’urgence écologique et la nécessité de transformer les pratiques existantes ne nous laissent plus le luxe de faire sans réfléchir sérieusement en amont, de façon concertée et engageante pour chaque partie.

Parmi les onze thématiques des assises, laquelle vous semble la plus urgente à traiter et pourquoi ?

La compensation écologique : l’application beaucoup plus stricte de la réglementation en matière de protection des espèces protégées a conduit à un choc des besoins en compensation mais à ce jour l’offre de sites de compensation est très insuffisante, ce qui entraîne des conséquences néfastes pour les porteurs de projets qui voient ces derniers se retarder voire ne pas se réaliser.

Si la politique nationale de création du statut SNCRR est une réponse pertinente, les critères et les conditions prévues actuellement par les décrets d’application en font un outil réservé aux sites de surfaces importantes et aux opérateurs de l’Etat : c’est insuffisant pour répondre aux énormes besoins de compensation, en surface, et à court terme pour les projets déjà engagés. Nous pensons qu’il faudrait encourager fortement les initiatives locales avec des sites de compensation sans doute de plus petites surfaces mais qui en revanche pourrait utilement s’intégrer dans les politiques de planification locales (TVB, ENS…) nécessitant une coordination des acteurs et une planification de la stratégie de compensation. En synthèse, il faudrait arrêter les démarches individuelles de compensation pour chaque opérateur (démarche au coup par coup) mais bien planifier et spatialiser en grand nombre des sites potentiels de compensation écologique pour créer des synergies entre ces derniers et mettre en « réseau » les sites de compensation des territoires.

Laquelle résonne le plus avec les défis que votre organisation rencontre actuellement ?

La renaturation et la compensation écologique, à l’heure du ZAN et de la reconversion des friches.

Laquelle aborde le thème qui représente pour vous l’opportunité la plus prometteuse pour innover ?

Le financement de la triple compensation, qu’elle vise l’absence de perte nette de biodiversité, la désartificialisation ou la création de puits de carbone. EODD travaille beaucoup sur ce sujet, car il faut trouver des solutions à effets multiples qui permettent de réaliser des projets tout en régénérant nos patrimoines naturels.

Laquelle voyez-vous comme la plus complexe à résoudre et pourquoi ?

Le financement de la triple compensation, c’est la plus prometteuse mais aussi la plus complexe !

Réservez votre place aux Assises Nationales du foncier et des territoires
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